1994 Les Cowboys Fringants

J'avais pas mal poché mes 2 derniers semestres
Si on exclu le cours de randonnée pédestre
Mince consolation entre les abandons et mes autres échecs
J'me disais qu'j'étais loin de décrocher mon DEC

Cette année terminait le camp de vacance
J'avais dit aux copains de prendre leurs distances
Plus question de niaiser, il fallait travailler et être à mon affaire
J'parlais même vaguement de devenir notaire

Mais le côté studieux et les bonnes intentions
S'effondrait à vue d'œil à force de tentation
Car l'appel invitant du salon étudiant et des parties de cartes
L'emportait bien souvent sur Platon et Descartes

Et pour ne pas couler il fallait jouer de ruse
Les travaux en retard, toujours la bonne excuse
Même près à payer un obscur bolé pour qu'il mette mon nom
En haut de son travail, c'est dire si j'étais con

Octobre arrivé on fumait des cigarettes
Achetées à l'unité s'prenant pour des poète
Le vent dans les cheveux, un sourire niaiseux, un cartable sous la nuque
On r'gardait les filles pendant leurs cours d'éduc

Lorsqu'il nous prenait des envies fainéantes
Le local puant de la radio étudiante
Devenait le repère parmi tous nos confrères fumeurs de bats
Des gentils pouilleux en sciences humaines pas d'math